“Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, à bicyclette…” La chanson d’Yves Montand ravive de beaux souvenirs. Mais si on peut encore la vivre dans de nombreuses campagnes françaises, en ville, c’est une autre histoire ! La densification de la circulation urbaine et l’apparition de nouveaux modes de déplacement ont considérablement modifié la pratique du vélo en ville. D’où l’intérêt pour les cyclistes de bien comprendre la signification des panneaux créés spécialement pour eux.
Dans notre article du mois dernier consacré à la Bike Life, nous vous partagions déjà les chiffres, communiqués par la sécurité routière dans son dernier bilan 2022, relatifs au nombre de cyclistes morts sur les routes du pays. Ils sont 245 à avoir perdu la vie, soit une progression de 30 % par rapport à l’année précédente. De fait, les cyclistes et les utilisateurs d’engins de déplacement personnels motorisés (EDPm) représentent désormais 8 % de la mortalité en France métropolitaine et 20 % des blessés graves.
Plus que jamais, les pouvoirs publics misent donc sur la prévention, notamment par le rappel régulier des règles du Code de la route s’appliquant à tous ses usagers, cyclistes compris. En outre, une signalisation spécifique à vue le jour au fil de ces dernières années pour faciliter la circulation de chacun d’entre eux sur la voie publique et dans les conditions les plus sécurisantes possibles. Cette signalisation particulière s’accompagne de pratiques obligatoires et recommandées. Et si le cycliste les élude, la note peut vite être salée.
Règles de circulation pour les cyclistes : quelques rappels
L’une des premières règles essentielles pour rouler à vélo en ville et hors agglomération, c’est d’abord de s’assurer d’avoir tous les équipements obligatoires. Sur le site du service public, on retrouve leur liste dans le détail. Celle-ci précise également les sanctions encourues par le cycliste en cas d’absence. Par exemple, comptez 135 euros d’amende forfaitaire si votre enfant de moins de douze ans ne porte pas de casque (article R431-1-3 du Code de la route).
Rouler à vélo en zone urbaine et en-dehors de la ville, c’est aussi adopter les bons comportements. Il s’agit de garantir sa bonne visibilité à l’égard des autres usagers de la route. C’est le cas notamment lorsqu’un cycliste souhaite tourner et qu’il tend le bras dans la direction qu’il souhaite prendre. Et lorsqu’il le lève, c’est pour indiquer qu’il souhaite s’arrêter. En cas de changement de direction sans avertissement préalable, le cycliste encourt une amende forfaitaire de 35 euros.
Enfin, être cycliste, c’est comprendre que l’on partage la route avec les autres : des automobilistes, des chauffeurs de bus ou de poids-lourds, des motards et des piétons… C’est pourquoi la vigilance est de mise à chaque instant. Elle implique de la part des cyclistes d’être en possession de tous leurs moyens pour appréhender chaque risque potentiel. Notamment par l’écoute de leur environnement. C’est la raison pour laquelle “tout dispositif susceptible d’émettre du son, à l’exception des appareils électroniques correcteurs de surdité”, est interdit (article R412-6-1 du Code de route).
Rouler à vélo, c’est bien connaître ses panneaux
En ville, le vélo est depuis plusieurs années favorisé, tout comme l’usage des EDPm à l’instar de la trottinette électrique. L’objectif des municipalités est double. D’une part, il s’agit de désengorger les centres-villes. D’autre part, de réduire la pollution automobile. De fait, les panneaux de signalisation conçus pour les cyclistes visent non seulement à garantir leur sécurité, mais également à fluidifier au maximum leurs parcours urbains.
Dans ce sens, un certain nombre d’entre eux apparaissent comme “plus favorables” à la circulation des cyclistes. Ceci étant dit, ils ne supposent pas pour autant que ces derniers puissent prendre toutes les libertés et omettre leurs obligations à l’égard des autres usagers de la route.
Panneaux de signalisation spécifiques à vélo
Ainsi, parmi les panneaux ci-dessus, les panneaux “Tout droit” et “Tourne-à-droite”, placés sous un feu tricolore, donnent effectivement le droit au cycliste de dépasser le feu rouge. Malgré tout, il doit céder le passage aux piétons et aux autres véhicules, motorisés ou non, qui bénéficient du feu vert. À défaut, il encourt une amende forfaitaire de 135 euros.
Autre précision importante : un panneau bleu et rond marque une obligation, un panneau bleu et carré, une recommandation. Dans ce sens, une piste ou bande cyclable peut être obligatoire ou seulement conseillée. À l’inverse, un panneau rond avec une bande rouge sur fond blanc indique un accès strictement interdit aux cycles. On le retrouve par exemple à l’entrée des voies périphériques des grandes villes et des axes autoroutiers.
Dernier focus sur les voies destinées aux transports en commun pouvant être empruntées par les cyclistes. Le cas échéant, on positionne un petit panneau blanc rectangulaire illustrant un vélo en-dessous d’un panneau bleu et rond illustrant un bus. Bien entendu, si ce petit panneau blanc est absent, les cyclistes ne peuvent pas emprunter la voie, au même titre que les autres véhicules (article R412-7 du Code de la route).
Feu piéton-cycliste : kezako ?
Strasbourg fut la première ville à expérimenter ce tout nouveau feu mixte piéton-cycle. Et ce, avant que l’arrêté concernant la signalisation des routes et des autoroutes, paru au Journal officiel le 5 juillet 2022, ne l’intègre définitivement à l’éventail des panneaux de signalisation déjà en vigueur pour les cyclistes. Ce nouveau dispositif a pour vocation de renforcer la sécurité des piétons et des cyclistes tout en participant à l’harmonisation du trafic.
Le feu mixte est placé au niveau de la traversée de la voie, lorsqu’une piste cyclable se trouve parallèle à un passage piéton. Il permet aux vélos de passer au vert sur le passage piéton, sans obligation de mettre le pied à terre. Ainsi, les cyclistes s’arrêtent en même temps que les piétons lorsque le feu est rouge. Les plus impatients qui ne respecteraient pas l’arrêt peuvent encourir une amende forfaitaire de 135 euros en cas de verbalisation.